L'île de Pharos séparait deux ports énormes. Situé à l’entrée nord du port de l’Est, le fort a été construit dans les années 1480 par le Sultan Qaït Bey, sur l’emplacement du phare d'Alexandrie. Une des sept merveilles du monde antique,(voir plus bas) le phare avait 135 mètres de haut avec approximativement trois cents salles. Par le centre était une double montée en spirale. La lanterne au dessus du phare reste un mystère. Certains indiquent qu'il contenait un miroir en acier poli qui réfléchissait la lumière le jour, et le feu la nuit. D'autres indiquent qu'elle a été faite de verre transparent. Le phare a été détruit par un tremblement de terre autour de 1100. À son emplacement une mosquée a été construite, qui a été endommagée par un tremblement de terre au XIVe siècle. Construit dans un style médiéval, le fort a été entièrement restauré en 2001/2002 ; il abrite le musée de la Marine qui contient des objets des batailles navales romaines et de Napoléon.
L'entrée se fait par un passage en granit rouge d'Assouan. Près de la mosquée, il y a un réservoir qui a été utilisé pour stocker l'eau en cas de siège. Adjacent au fort, l’Institut hydro-biologique contient une grande variété de poissons rares. Plus à l’est du quartier d’Anfouchi, il y a une petite nécropole de cinq tombes datant de l’époque Ptolémaïque.
Phare d'Alexandrie
Le phare d'Alexandrie fut considéré comme la dernière des sept merveilles du monde antique et a servi de guide aux marins pendant près de dix-sept siècles (du IIIe siècle av. J.-C. au XIVe siècle). Sa construction aurait débuté vers -297 (la date exacte est inconnue) et duré une quinzaine d'années. Les travaux sont initiés par Ptolémée Ier mais celui-ci meurt avant la fin du chantier qui est achevé sous le règne de son fils Ptolémée II.
Phare d'alexandrie, 7e merveille du monde antique.
L'emplacement du phare d'Alexandrie
Le site choisi pour la construction du phare est la pointe de l'île de Pharos à l'emplacement de l'actuel Fort Qaitbay qui date de la fin du XVe siècle et qui est d'ailleurs construit en partie avec des blocs antiques qui appartenaient, entre autres, au phare. Les nombreux tremblements de terre qui ont eu lieu dans la région entre le IVe siècle et le XIVe siècle ont peu à peu endommagé le phare qui a été presque entièrement détruit en 1303. En 1349, Ibn Battûta, le célèbre voyageur musulman, raconte :
« Étant allé au Phare […] je constatai que son état de délabrement était tel qu'il n'était plus possible d'y entrer ni d'arriver à la porte y donnant accès. »
Le phare a dû rester dans cet état jusqu'à la fin du XVe siècle quand le sultan Al-Achrâf Sayf ad-Dîn Qait Bay, un des derniers souverains mamelouks Burjites de l'Égypte, y ordonna la construction d'une citadelle dans le but de protéger la ville contre la menace de l'Empire ottoman.
On a longtemps pensé que la construction avait été dirigée par l'architecte Sôstratos de Cnide dont le nom est donné par le géographe grec Strabon. Il cite une inscription en plomb insérée dans un mur du phare ainsi libellée :
« ΣΟΣΤΡΑΤΟΣ ΔΕΞΙΦΑΝΟΥ ΚΝΙΔΙΟΣ ΘΕΟΙΣ ΣΩΤΕΡΣΙΝ ΥΠΕΡ ΤΩΝ ΠΛΩΙΖΟΜΕΝΩΝ
Sôstratos fils de Dexiphanès de Cnide a dédié ce monument aux dieux sauveurs pour le salut des navigateurs (Traduction littérale: Sôstratos de Dexiphanès Cnidien aux dieux sauveurs pour les navigateurs) »
L'identité des dédicataires de l'épigramme de Sôstratos est discutée. On pensait au départ que les dieux sauveurs étaient en fait les Dioscures, Castor et Pollux, protecteurs des marins. Finalement, il semblerait que la dédicace s'adresse à Ptolémée Ier qui était connu comme Ptolémée Sôter (ce qui signifie sauveur en grec). Jean-Yves Empereur, quant à lui, se base sur une épigramme du poète du IIIe siècle av. J.-C. Posidippos pour appuyer son hypothèse selon laquelle Sôstratos aurait en fait dédié la statue qui surmontait le phare et non le phare lui-même.
Rôle du phare
Le phare a été construit pour protéger les marins de la côte d'Alexandrie, mais également, selon Jean-Yves Empereur, en tant qu'œuvre de propagande. La ville tout entière a été construite de façon démesurée et le phare devait en être le symbole. Le résultat fut tel que, depuis, le mot phare (de l'île de Pharos, du latin pharus) est utilisé pour désigner communément ce type d'édifice. D'ailleurs, bien qu'il existait à Alexandrie d'autres bâtiments tout aussi célèbres que le phare (la grande bibliothèque, le tombeau d'Alexandre), il deviendra emblématique de la ville et l'est encore aujourd'hui. Le phare dominait la côte et permettait aux marins d'avoir un point de repère, la côte étant relativement plate.
On peut lire chez Strabon que le phare était construit en pierre blanche qui serait en fait un calcaire local (pierre blanche du Mex) qui a la particularité de durcir au contact de l'eau. On pense aussi que les parties les plus critiques du phare ont été réalisées en granit d'Assouan. D'ailleurs le fort Qaitbay, édifié sur le site du phare, a été construit selon le même procédé.